Il est des maisons dont le nom évoque à lui seul le parfum du voyage, l’élégance des débuts et la promesse de l’ailleurs : Au Départ Paris fait partie de ces légendes ressuscitées. Fondée en 1834, à l’aube de l’histoire moderne du voyage, cette malletière est née devant la Gare du Nord, dans le sillage des premiers trains, avec la détermination d’offrir aux voyageurs de tous horizons des compagnons de route solides, raffinés, capables de porter le monde.

Au fil des décennies, Au Départ construit une identité forgée entre ombre et lumière : malles rebondies ou plates, cantines rustiques, paniers d’osier, sacs de cuir patiné — autant d’objets façonnés à la main, marqués par l’empreinte des artisans, par le souffle des départs. Le monogramme signature, inspiré par l’architecture géométrique et les mosaïques antiques, s’élève alors comme un symbole : celui d’une marque sublime, attentive aux proportions, à la matière, mais aussi à l’expérience, au rituel du voyage.

Longtemps silencieuse après sa fusion avec Moynat et sa mise en sommeil dans les années 1970, Au Départ renaît aujourd’hui. Relancée en 2019 sous une direction audacieuse et passionnée, la maison réimagine son héritage. Les malles reprennent vie, les sacs urbains s’inspirent des formes historiques, et la toile jacquard, le cuir précieux et les finitions d’exception témoignent d’une exigence où le beau sert le fonctionnel. Les créations ne sont plus simplement à emporter, elles sont à exposer, à vivre, à marquer le temps.

Dans sa boutique emblématique du Faubourg-Saint-Honoré, dans ses objets d’art, dans ses malles qui interrogation décor et usage, Au Départ convoque un luxe sensible : celui du détail, du geste lent, de la mémoire partagée. Porter ou posséder une malle Au Départ, c’est accepter d’entrer dans une narration : celle d’un départ toujours possible, d’un horizon à explorer, d’un style qui se tient debout contre l’éphémère.